mercredi 11 juin 2014

Procès Bonnemaison : une femme au professeur Leonetti : "Vous n'avez rien compris"

"Le docteur Bonnemaison a fait en sorte que Fernand parte dignement"

Patricia, dont le mari Fernand est mort dans le service du docteur Bonnemaison, ce sont des mots de remerciement qu'elle souhaite transmettre à l'urgentiste qui comparaît mercredi devant les assises des Pyrénées-Atlantiques à Pau. Ce médecin est accusé d'avoir abrégé la vie de sept patients âgés, des actes assumés, qui entraîneront certainement devant la cour un débat plus vaste sur la fin de vie.
"Des souffrances atroces et insupportables". Pour la veuve de Fernand, le docteur Bonnemaison a permis à son époux de "partir dignement". "La maladie avait gagné, on sentait qu'il partait petit à petit mais dans des souffrances atroces et insupportables, se souvient Patricia, au micro d'Europe1. "Tout le monde était là, on était en famille et on voyait Fernand souffrir", ajoute-t-elle.
"J'ai rencontré le docteur Bonnemaison et je lui ai dit : 'je vous en prie, ne laissez pas Fernand comme ça'", confie Patricia, en larmes.
Nous, tout ce qu'on souhaitait, c'était que Fernand parte au plus vite. Ce n'était pas possible, je ne comprenais pas qu'on puisse le laisser comme ça", raconte la veuve. "Pour ma part, le docteur Bonnemaison a été là pour nous aider à faire en sorte que Fernand parte dignement", conclut-elle.
Le procès. Le médecin de 53 ans, qui comparaît libre sous contrôle judiciaire, est poursuivi pour "empoisonnement sur personnes particulièrement vulnérables", cinq femmes et deux hommes en fin de vie, hospitalisés dans une unité du service des urgences de l'hôpital de Bayonne et décédés peu après leur admission, entre mars 2010 et juillet 2011. Il risque la réclusion criminelle à perpétuité. L'affaire avait éclaté le 10 août 2011, lorsque l'urgentiste avait été placé en garde à vue, dénoncé par des infirmières et une aide-soignante. D'abord mis en examen pour les cas de quatre patients le 12 août 2011, il a été mis en cause en janvier 2012 pour trois autres décès. Il risque la réclusion criminelle à perpétuité.
 

Euthanasie : ce qu'on reproche au docteur Bonnemaison

Rendez-vous avec la justice. L'urgentiste de Bayonne Nicolas Bonnemaison, comparaît libre mercredi devant les assises des Pyrénées-Atlantiques à Pau, accusé d'avoir abrégé la vie de sept patients âgés, des actes assumés, qui entraîneront certainement devant la cour un débat plus vaste sur la fin de vie. Il risque la réclusion criminelle à perpétuité.
Sept patients en fin de vie. Nicolas Bonnemaison, 53 ans, est poursuivi pour "empoisonnement sur personnes particulièrement vulnérables", cinq femmes et deux hommes en fin de vie, hospitalisés dans une unité du service des urgences de l'hôpital de Bayonne et décédés peu après leur admission, entre mars 2010 et juillet 2011. L'affaire avait éclaté le 10 août 2011, lorsque l'urgentiste avait été placé en garde à vue, dénoncé par des infirmières et une aide-soignante. D'abord mis en examen pour les cas de quatre patients le 12 août 2011, il a été mis en cause en janvier 2012 pour trois autres décès.
Le profil du médecin. Nicolas Bonnemaison décrit comme un professionnel "compétent", "à l'écoute", est accusé d'avoir administré à ces patients en fin de vie des médicaments hors du protocole de soins et sans recourir à l'avis d'autres médecins. Il aurait utilisé de l'Hypnovel, un puissant psychotrope, et au moins une fois du Norcuron, à base de curare, substance entraînant la paralysie des muscles respiratoires utilisée en anesthésie-réanimation. "Certes j'ai utilisé des médicaments, pas dans l'intention de donner la mort, mais pour abréger les souffrances des patients en fin de vie. Il n'a jamais été dans mon propos de les utiliser dans une intention létale", avait déclaré l'urgentiste, tout en se défendant d'être un "militant de l'euthanasie".
 

mardi 10 juin 2014

Bayonne : un docteur de l'hôpital prend fait et cause pour Nicolas Bonnemaison

Le docteur Cécile Lafitte, psychiatre et chef de service au Centre hospitalier de la Côte basque (CHCB) vient d'écrire une lettre ouverte à son confrère le docteur Nicolas Bonnemaison, ex-responsable de l'Unité hospitalière de courte durée (UHCD) et qui répond, à partir de ce mercredi, devant la cour d'assises des Pyrénées-Atlantiques à Pau, de sept cas d'empoisonnement sur des patients en fin de vie, en 2010 et 2011 (voir la chronologie interactive).
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Ce courrier, qu'elle décrit comme un geste « au-delà de son amitié » pour son confrère, la praticienne l'a envoyé à la presse quotidienne régionale et nationale. Le docteur Cécile Lafitte y assure son soutien personnel au docteur bayonnais de 53 ans dont elle a eu « la chance de croiser la trajectoire hospitalière depuis plus de vingt ans ».
Elle loue ainsi les qualités de son confrère à propos duquel elle a entendu « tant d'inconnus souhaiter que leur médecin traitant (lui) ressemble ».
Surtout, la consoeur de l'ex-urgentiste prend fermement position contre la radiation prononcée en janvier 2013 par la chambre disciplinaire de première instance de l'Ordre des médecins d'Aquitaine à l'encontre du docteur Nicolas Bonnemaison. Une décision confirmée en appel par la chambre disciplinaire nationale de l'Ordre des médecins, à Paris, mi-avril 2014.
« Ils l'ont lourdement condamné avant le procès. Il ne pourra plus exercer, c'est insupportable. Si Nicolas a commis une erreur, c'est à la justice de le dire, mais pas à cette juridiction d'exception », s'emporte la psychiatre.
Depuis plusieurs années, le docteur Cécile Lafitte fait partie d'une fronde contre le Conseil national de l'ordre des médecins, sous l'appellation Contre Ordre 64, dans le sillage d'un mouvement national.
« Nous avons été plusieurs à refuser de payer notre cotisation annuelle obligatoire de 300 euros. Nous étions une quarantaine sur le département. Mais la lutte était perdue d'avance, c'est l'histoire du pot de terre contre le pot de fer. »
La psychiatre s'exprime malgré la note interne diffusée le 22 avril par la direction du CHCB, enjoignant les personnels au silence, mais après en avoir informé sa direction. Pour l'hôpital, elle appréhende le procès, auquel elle n'assistera pas. « Ce qui nous arrive, c'est un séisme. On aura beaucoup de mal à s'en remettre », avance la psychiatre.

http://www.sudouest.fr/pyrenees-atlantiques/bayonne/

La réforme pénale adoptée à l'Assemblée nationale

Les nombreux amendements déposés contre le projet de réforme pénale ne semble pas avoir effrayé les députés qui ont voté avec une large majorité le projet de réforme pénale de Christiane Taubira. Le texte doit désormais être examiné au Sénat.

Un premier cap de passé. Les députés ont adopté mardi en première lecture à une nette majorité de 328 voix contre 221 le projet de réforme pénale de Christiane Taubira qui abroge les "peines plancher" et crée une nouvelle peine sans emprisonnement, la "contrainte pénale". Tous les groupes de gauche ont voté pour, alors que l'UDI et l'UMP ont voté contre. Le projet de loi sera maintenant examiné au Sénat à partir du 24 juin.

Le texte affirme le principe de l'individualisation des peines, en supprimant les automatismes, notamment les très symboliques "peines plancher". Instaurées sous Nicolas Sarkozy, elles sont jugées inefficaces par le gouvernement à contrer la récidive et sont à l'origine d'un allongement de la durée des peines ainsi que d'une surpopulation pénale accrue.
Nouvelle peine : la "contrainte pénale"
Il crée par ailleurs pour tous les délits une nouvelle peine, la "contrainte pénale", applicable à l'ensemble des délits à partir du 1er janvier 2017. D'ici là, elle pourra être prononcée en cas de délit pour lequel la peine encourue est de 5 ans de prison maximum. La contrainte pénale consiste, sous le contrôle du juge d'application des peines, à respecter en milieu ouvert des obligations et interdictions durant six mois à cinq ans, afin de prévenir la récidive en favorisant la réinsertion.
Selon l'étude d'impact, 8.000 à 20.000 contraintes pénales devraient être prononcées chaque année. Pour lutter contre les sorties "sèches" (sans mesure d'accompagnement) de prison, actuellement 80% des sorties et même 98% pour les peines de moins de six mois, la situation des détenus devra être évaluée aux deux-tiers de la peine. Selon le parcours et le projet d'insertion, une "libération sous contrainte" peut être décidée par le juge d'application aux peines, comportant des mesures de restriction, d'obligation et/ou de surveillance.
 

Une figure du banditisme lyonnais condamnée à 10 ans de prison

Le procureur Vincent Lemonier, avait requis le 28 mai dernier une peine plus lourde, quinze ans ferme. Il avait également réclamé des peines de 30 mois à sept ans de prison contre les cinq autres prévenus, également poursuivis pour trafic de stupéfiants et association de malfaiteurs.
Trois de ces derniers ont écopé mardi de peines allant de 4 à 6 ans ferme, tandis que deux relaxes ont été prononcées pour deux autres. Tous les prévenus, dont Mohamed Bessame, ont en revanche été relaxés du chef d’assocation de malfaiteurs.
À la lecture du jugement mardi, le président de la 16e chambre, Jean-Hugues Gay, a critiqué de façon à peine voilée la manière dont l’enquête avait été menée par l’antenne de Grenoble de la direction interrégionale de police judiciaire (DIPJ) de Lyon.
Il a estimé qu’il y avait eu de nombreuses pièces de la procédure comportant des mentions donnant lieu a des incertitudes. Il était reproché aux prévenus d’avoir participé à une importation de 624 kilos de résine de cannabis dans un convoi de type go-fast, intercepté le 20 juin 2012 dans la Drôme lors d’une grosse opération de police, qui s’était soldée par une course-poursuite.
Mais dans cette affaire, Mohamed Bessame avait mis en cause les conditions de l’enquête, assurant qu’un indicateur de la police l’aurait incité à participer à ce trafic. "Je suis victime d’une manipulation", avait-t-il affirmé à la fin des débats, tandis que ses quatre avocats ont longuement évoqué tout au long du procès un "infiltré illégal" qui aurait été masqué dans la procédure "de façon déloyale".
Originaire de Meyzieu, Bessame a déjà été condamné en 2006 à neuf ans de prison pour trafic de stupéfiants. Détenu depuis 2003 dans cette affaire, il avait réussi en décembre 2005, avant le procès, à s’évader en hélicoptère de la prison d’Aiton (Savoie) avec deux autres détenus, avant d’être repris.
En 2008, il avait écopé de six ans de prison pour cette évasion. Quelques mois après une libération conditionnelle accordée en 2011, Mohamed Bessame avait été à nouveau interpellé, de retour d’Espagne, lors de l’interception du go-fast dans la Drôme.

http://www.leprogres.fr/faits-divers/2014/06/10/un-ex-evade-de-la-prison-d-aiton-condamne-a-10-ans-de-prison