jeudi 26 février 2015

Bettencourt : ce qu'il faut retenir de ces quatre semaines de procès

Le Tribunal correctionnel de Bordeaux a mis mercredi son jugement en délibéré au 28 mai dans le procès pour "abus de faiblesse" aux dépens de la milliardaire Liliane Bettencourt, au terme de quatre semaines et demie de débats, qui ont vu des peines de prison ferme requises contre quatre des dix prévenus.
Les dix prévenus du volet "abus de faiblesse" au détriment de Liliane Bettencourt connaîtront leur sort le 28 mai à l'issue d'un procès hors normes de part de nombreuses façons. La mise en délibéré au 28 mai par le Tribunal correctionnel de Bordeaux clôt quatre semaines et demie d'audiences intenses où étaient jugés dix hommes pour "abus de faiblesse", "recel" ou "blanchiment", portant sur des centaines de millions d'euros, au détriment de Liliane Bettencourt, aujourd'hui âgée de 92 ans, sous tutelle, physiquement absente du procès.
Le procès hors normes, ouvert le 26 janvier, s'est clos mercredi avec les plaidoiries des avocats des principaux accusés, l'ancien ami et confident de l'héritière du groupe de cosmétiques L'Oréal, François-Marie Banier, 67 ans, et l'ex-gestionnaire de sa fortune, Patrice de Maistre, 65 ans. Leurs avocats ont plaidé la relaxe. Tous deux sont poursuivis pour "abus de faiblesse et blanchiment", et le Parquet a requis à leur encontre trois ans de prison et 375.000 euros d'amende pour François-Marie Banier, trois ans dont 18 mois avec sursis et 375.000 euros d'amende pour Patrice de Maistre. Leur ligne de défense : les libres choix de Liliane Bettencourt. "On peut trouver choquant de choisir un ami pour le couvrir d'or, mais cela n'en fait pas un acte abusif", a rappelé l'avocat de François-Marie Banier, Me Laurent Merlet plaidant la relaxe du photographe de 67 ans.
"La démesure de l'argent"
S'appuyant sur des lettres de la milliardaire à son confident Banier, l'avocat a souligné le libre arbitre de la vieille dame au moment des dons et actes notariés qui, pour beaucoup, n'étaient que confirmations de décisions" prises des années auparavant. Trois ans dont 18 avec sursis et 375.000 euros d'amende ont été requis contre Martin d'Orgeval, compagnon de François-Marie Banier, et deux ans contre Carlos Vejarano, ancien gestionnaire d'Arros, l'île seychelloise des Bettencourt. Le ministère public a requis un an avec sursis contre Jean-Michel Normand, le notaire qui avait enregistré les actes. Le procureur- adjoint Gérard Aldigé a par contre requis la relaxe contre quatre prévenus: l'ex-ministre UMP de Nicolas Sarkozy Eric Woerth, poursuivi pour "recel", l'entrepreneur audiovisuel Stéphane Courbit, l'avocat et ex-mandataire de Liliane Bettencourt, Pascal Wilhelm, et le notaire Patrice Bonduelle.

L'un des plus vieux prisonniers de France bientôt libéré ?