mardi 13 octobre 2015

Violences à Air France : cinq salariés seront jugés le 2 décembre

Les cinq salariés d'Air France en garde à vue lundi ont été déférés ce mardi après-midi. Ils seront jugés en correctionnel le 2 décembre prochain pour violences en réunion.
Cinq salariés d'Air France soupçonnés d'être les auteurs des violences qui ont émaillé la réunion du comité central d'entreprise (CCE) du 5 octobre dernier seront jugés pour violences en réunion le 2 décembre prochain, a annoncé ce mardi le parquet de Bobigny. A l'issue de leurs gardes à vue, prolongées mardi matin, ils ont été déférés devant un magistrat du parquet, qui leur a remis cette convocation par procès-verbal pour comparaître devant le tribunal correctionnel de Bobigny.
"Les investigations diligentées sous la direction du parquet de Bobigny ont permis d'identifier les auteurs des violences et des dégradations et le rôle de chacun dans le déroulement des faits", écrit le secrétaire général du parquet dans un communiqué. Ils seront jugés pour des faits "de violences en réunion ayant entraîné une interruption de temps de travail n'excédant pas huit jours", ajoute-t-il. Les cinq mis en cause encourent jusqu'à trois ans de prison et 45.000 euros d'amende.
Un sixième salarié, interpellé lundi, a quant à lui été "rapidement mis hors de cause" et libéré plus tard dans la journée. Le parquet de Bobigny a ouvert le 6 octobre dernier une enquête pour dégradations, entrave au fonctionnement du comité central d'entreprise (CCE) et violences en réunion, après le dépôt de cinq plaintes par des cadres de l'entreprise et de neuf plaintes par des agents de sécurité. La Police aux frontières a été saisie de cette enquête.
 

Rennes : près de 5 ans après le meurtre de Laetitia Perrais, Tony Meilhon retrouve les juges

Le procès en appel de Tony Meilhon, condamné en 2013 pour le meurtre de Laëtitia Perrais près de Pornic en Loire-Atlantique, une affaire qui avait défrayé la chronique en 2011, s'ouvrira mardi devant la Cour d'assises d'Ille-et-Vilaine.

L'affaire avait défrayé la chronique. Près de cinq ans après le meurtre et la découverte du corps démembré de Lætitia Perrais, 18 ans, près de Pornic, Tony Meilhon, condamné en première instance à la réclusion criminelle à perpétuité, retrouve mardi le chemin du prétoire, cette fois à Rennes, où il est jugé en appel. En première instance, cette peine, que Tony Meilhon avait lui-même réclamée, bien qu'il ait toujours affirmé avoir tué la jeune fille involontairement, avait été assortie d'une période de sûreté de 22 ans.
Mais la cour d'Assises de Loire-Atlantique a aussi prononcé une mesure de rétention de sûreté. C'est cette mesure, prévoyant la possibilité de placer dans un centre médico-judiciaire fermé un criminel considéré comme encore particulièrement dangereux à l'issue de sa peine de prison, qui a conduit Tony Meilhon, aujourd'hui âgé de 31 ans, à faire appel. "S'il n'y avait pas eu la rétention de sûreté, il n'y aurait pas eu d'appel", assure son avocat, Fathi Benbrahim. Avec la rétention de sûreté, "il s'agit de dire que quelqu'un sera détenu pendant 50 ou 60 ans. C'est réservé aux criminels en série qui tuent des enfants", avait-il commenté, après la décision de la cour, en juin 2013.
Ce procès en appel devait à l'origine se tenir en novembre 2014. Mais il avait été renvoyé en raison d'une grève des avocats contre le projet de réforme de leur profession. Un rebondissement de plus dans cette affaire hors norme, qui avait occupé le devant de l'actualité pendant près de six semaines en 2011, en raison de la cruauté des actes commis mais aussi de l'intervention de Nicolas Sarkozy. Le chef de l'État de l'époque avait directement mis en cause les magistrats pour des défaillances dans le suivi de Tony Meilhon à la sortie de son précédent séjour en prison, déclenchant une grève inédite de la majorité des tribunaux français.
Les faits remontent à la nuit du 18 au 19 janvier 2011. Après avoir quitté son travail dans un hôtel-restaurant de la Bernerie-en-Retz en Loire-Atlantique où elle est apprentie, Lætitia Perrais rejoint Tony Meilhon, alors âgé de 31 ans et sorti de prison un an plus tôt, qu'elle a rencontré la veille. Peu après minuit, Lætitia est vue pour la dernière fois en vie, quittant La Bernerie sur son scooter.
Mystérieux "Monsieur X"
Le lendemain matin, la soeur jumelle de Lætitia, Jessica, découvre le scooter, renversé à quelques dizaines de mètres de la maison de Gilles Patron, chez qui les soeurs vivent depuis 2005 après avoir été placées dans cette famille d'accueil par les services sociaux. Tony Meilhon est interpellé dès le 20 janvier. Dans son véhicule sont retrouvées des traces de sang appartenant à Lætitia, dont une partie du corps est retrouvée une dizaine de jours plus tard, dans un étang. Plus de deux mois plus tard, le reste du cadavre est découvert par une promeneuse, dans une autre pièce d'eau, à une cinquantaine de kilomètres de la première.
L'autopsie révèlera que la jeune fille a été étranglée et poignardée après sa mort plusieurs dizaines de fois. En revanche, elle n'a pas permis de déterminer s'il y avait eu agression sexuelle. Pour sa défense, Tony Meilhon, qui avait déjà passé de nombreuses années en prison, a affirmé, sans jamais convaincre, avoir percuté le scooter de la jeune fille, involontairement, l'avoir crue morte puis voulu maquiller l'accident mortel en crime crapuleux en la poignardant. Selon son avocat, Tony Meilhon, dont les experts psychiatres ont dessiné les contours d'une inquiétante personnalité psychopathique, assume désormais "totalement l'homicide".
Néanmoins, il contestera toujours avoir agressé Lætitia Perrais sexuellement, une hypothèse évoquée comme mobile du meurtre par l'accusation et les parties civiles en première instance, comme il conteste avoir lui-même découpé le corps, accusant pour ces faits un mystérieux "Monsieur X". Douze jours d'audience sont programmés pour ce procès, jusqu'au 28 octobre.