vendredi 6 juillet 2018

Alexia criait, elle était ''incontrôlable''. Ce que Jonathann Daval a raconté au juge

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"Ce qu'il raconte aujourd'hui ne colle pas plus que ses aveux en garde à vue ", a commenté jeudi, au cours d'un point presse, Me Jean-Marc Florand, avocat des parties civiles. "Cette version ne repose sur rien, sur aucun fondement. Ça ne tient pas la route une seconde", estime de son côté un enquêteur. "Il faut rester prudent sur ces déclarations", tempère son avocat, Me Randall Schwerdorffer. Quant au parquet, il n'a pas cru devoir commenter ce revirement.
C'est peu dire que les déclarations que Jonathann Daval a faites au juge, au cours d'une audition provoquée à sa demande, le 27 juin dernier à Besançon, laissent perplexe. On sait que l'informaticien graylois, mis en examen pour le meurtre de son épouse Alexia, charge aujourd'hui l'époux de sa belle-sœur Stéphanie, Grégory Gay, astrophysicien à l'Observatoire de Paris. Des accusations que ce dernier a démenties avec la plus grande énergie, mercredi, au sortir du cabinet du magistrat instructeur qui l'avait convoqué avec sa femme et ses beaux-parents.
Quelle histoire raconte Jonathann ? L'Est Républicain a pu en savoir un peu plus sur le récit que Daval a fait de cette soirée du 27 octobre 2017, à Gray-la-Ville, où le drame s'est joué.
Une soirée est organisée chez les parents d'Alexia, tout près de la maison de Jonathann et Alexia,  rue Sonjour. Tout le monde est en retard, il est passé 19 h quand Alexia, encore en tenue de sport – elle sort de la salle de fitness – rejoint le reste de la famille. Outre ses parents Isabelle et Jean-Pierre Fouillot, Jonathann est là, de même que sa sœur Stéphanie, son mari Grégory et leur petit garçon, lesquels ont quitté la région parisienne pour passer le week-end en Haute-Saône. L'heure est venue de se mettre à table. Au menu : une raclette, plat de saison unique et roboratif. L'ambiance est bon enfant mais rapidement, le climat s'alourdit.
Alexia "pique une crise", "une crise d'hystérie particulièrement violente", relate Daval. Elle était devenue "incontrôlable", elle "criait" dans la maison. Chacun, autour de la table, tente plus ou moins de la "calmer". "C'était impossible", raconte-t-il au juge. Tout le monde a commencé à "s'embrouiller". En voulant se réfugier à l'étage, Alexia bouscule le fils de Stéphanie. Les parents tentent de mettre le "petit" à distance. Toujours selon Jonathann, Stéphanie essaie de parler à sa sœur ; s'ensuit un échange de gifles.  Grégory aurait, alors, décidé d'intervenir.

Des cris… et le silence

Jonathann Daval évoque "des cris" à l'étage. Et puis, plus rien… Silence. Personne ne s'en inquiète. Quand Grégory regagne la salle à manger, il est livide.  "Ça va ?", lui demande-t-on. "Pas trop", répond Grégory. À ce moment-là, Daval accuse son beau-frère, lui faisant dire : "Elle est morte. Je l'ai étranglée". 
La suite est plus floue.  Daval reconnaît avoir participé au transport du corps, à bord de son véhicule de service, jusque dans la forêt où il l'aurait déposé, enroulé dans un drap familial. Le cadavre sera retrouvé trois jours plus tard, très partiellement brûlé au pied et au bras, au cours d'une battue organisée par les gendarmes. Jonathann Daval jure ne pas avoir participé à la crémation. Et après ? "On n'en a plus reparlé", aurait-il évacué, évoquant un "pacte" familial.
L'autopsie révèlera plusieurs traces de coups violents et les marques d'une strangulation.


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