lundi 16 juillet 2018

Meurtre d'Alexia : qui est vraiment Jonathann Daval?

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Depuis la disparition d'Alexia Daval le 28 octobre 2017 à Gray, en Haute-Saône, puis la découverte de son corps sans vie et en partie carbonisé deux jours plus tard, les enquêteurs ont eu affaire à trois Jonathann Daval : le veuf éploré qui avait signalé la disparition de sa femme, jamais rentrée de son jogging ; le mari à bout qui a raconté avoir tué sa femme par accident, alors qu'il tentait de la maîtriser pendant une dispute conjugale ; l'homme victime d'un secret familial, celui qui veut qu'Alexia soit morte étranglée par son beau-frère, Grégory Gay, lors d'un dîner familial le 27 octobre, là aussi par "accident".

L'avocat de la famille attend avec impatience les expertises psychiatriques

Difficile pour les enquêteurs de s'y retrouver. C'est la raison pour laquelle maître Jean-Marc Florand, l'avocat des parents d'Alexia, Isabelle et Jean-Pierre Fouillaud, de sa soeur Stéphanie et de son mari Grégory Gay, fait des futures expertises psychiatriques l'une des clés de ce dossier. "Ma priorité est d'obtenir le plus rapidement possible des expertises psychologiques, psychiatriques, des enquêtes de personnalité fouillée pour que l'on nous explique qui est Jonathann Daval", a-t-il ainsi expliqué vendredi à L'Est républicain. "Car aujourd’hui, plus personne ne peut prétendre savoir qui est ce garçon. Nous avons besoin d’une clé de décodage pour pouvoir confronter sa parole à sa personnalité", a-t-il ajouté.
Et de poursuivre : "Ce qui est sûr, c’est qu’on est bien loin du bon garçon affligé par le chagrin, gendre idéal, soumis et docile. Le portrait d’un autre Jonathann, calculateur, froid et machiavélique, qui n’hésite pas à jeter la boue sur les autres pour fuir sa responsabilité, se dessine par touches successives." Des premières expertises psychologiques avaient dépeint un homme animé de traits pervers et capable de "manipulation".

Son beau-frère décrit un homme "machiavélique" et "narcissique"

Stéphanie et Grégory Gay, eux, vont plus loin. Lors d'un entretien diffusé sur BFM jeudi dernier, Grégory Gay, le beau-frère d'Alexia et Jonathann Daval, a décrit un homme "narcissique" et "machiavélique". "Il passe son temps à raconter n’importe quoi, créant cette histoire farfelue, ajoutant du flou dans un dossier déjà très compliqué. Cela nous éloigne de la vérité", avait-il ajouté. Et d'insister : "Je sais maintenant que Jonathann était capable de mentir de manière précise, efficace. On n’avait franchement rien vu venir. Il a réussi à nous duper pendant trois mois. Ma conviction, c’est qu’il n’est pas dingo, mais machiavélique."
De ses relations avec son beau-frère, Grégory Gay a évoqué des "rapports familiaux normaux". "On n'était pas spécialement proches", avait-il ajouté. Les parents d'Alexia, eux, ont longtemps vu en Jonathann le gendre idéal. "Je souhaite à tout le monde d'avoir un gendre comme Jonathann", avait notamment déclaré le père de la jeune femme lors de l'éloge funèbre prononcé aux obsèques d'Alexia le 8 novembre, soit avant les aveux de l'informaticien le 30 janvier.

Issu d'une famille nombreuse et passionné de sport, Jonathann Daval ne s'était jamais fait remarquer

De Jonathann Daval, on sait finalement peu de choses. De nombreux témoins parlent d'un homme discret et gentil. Lors de ses aveux le 30 janvier dernier, son avocat, maître Randall Schwerdorffer, avait même décrit un homme victime des crises de colère de son épouse, décrite comme ayant une "personnalité écrasante" et qui selon lui le rabaissait car le couple n'arrivait pas à avoir d'enfant. "C'est un couple dont malheureusement l'un des conjoints était violent mais ce n'est pas celui auquel on pense", avait-il même ajouté, créant une polémique qui avait fait réagir jusqu'à Marlène Schiappa, la secrétaire d'Etat à l'égalité entre les femmes et les hommes. 
Jusqu'à la mort de sa femme le 28 octobre, Jonathann Daval n'avait jamais fait parler de lui. Originaire de Velet, au sud de Gray, il a grandi au sein d'une famille nombreuse : trois frères et deux soeurs. Son enfance a été marquée par le décès de son père d'un accident cardiaque alors qu'il n'avait que 13 ans. Dans son édition de samedi, L'Est républicain raconte qu'il a ensuite été comme "adopté" par son beau-père. De cette nouvelle union, naîtra un autre enfant.
On laisse dire et on attend la suite des événements
Jonathann Daval connaît une scolarité tout à fait normale et passe son BTS à Besançon, avant de choisir l'informatique. Il est embauché dès 22 ans dans une société à Gray, où il effectue de la maintenance informatique. Passionné de sport, il doit arrêter le foot à cause de ses problèmes d'asthme, et s'adonne ensuite à la course à pied, l'une de ses passions.
Interrogé par le quotidien local, un voisin décrit les Daval comme "des gens bien", "tout sauf des tire-au-flanc". Les parents du jeune homme de 34 ans ne se sont pas exprimés dans la presse, suivant les conseils des avocats de leur fils. "Dans cette histoire, on a tendance à oublier que ce sont deux familles qui sont aujourd'hui dévastées", rapporte l'un de leurs proches, cité par le journal, qui ajoute : "On laisse dire et on attend la suite des événements."
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