vendredi 7 mars 2014

Cahors. Artisan non diplômé, il abuse de la confiance d'une octogénaire

Le 24 avril 2013 à Capdenac, la gendarmerie de Figeac est appelée pour intervenir au domicile d’une octogénaire. Un artisan David E, 38 ans, effectue des travaux de rénovation de façades surfacturés. L’octogénaire n’a pas su dire non. Il l’a abordé dans la rue pour lui proposer des travaux de ravalement. La facture est plutôt salée, à hauteur de 7 000 € pour des travaux qui après demande d’évaluation à deux entreprises ne dépassent pas les 3 500 €.
L’artisan non diplômé, mais néanmoins déclaré à la chambre de métiers comparaissait hier devant le tribunal correctionnel à Cahors pour avoir abusé de l’ignorance d’une personne vulnérable.
Face à la barre, le prévenu conteste les faits, indique que la dame est venue à lui, et que les gendarmes se sont trompés sur le devis. Ses propos sont ubuesques.
Interrogée par les gendarmes, la dame dira : «Il ne sait pas lire, mais il sait compter les sous». «Il fait mentir et la victime et les gendarmes. Les faits sont constitués. Les travaux sont mal faits. Il travaille à l’œil et avec très peu de matériel. Les éléments d’ignorance de la victime sont au dossier. Ceci dit, elle n’est pas sotte, elle voit bien qu’elle s’est fait avoir. L’infraction reprochée est un peu moche. Je requiers douze mois d’emprisonnement avec sursis, l’obligation d’indemniser la victime, l’interdiction de rentrer en contact avec elle, l’interdiction d’exercer son métier d’artisan pendant cinq ans», observe le ministère public.
«Ma petite entreprise ne connaît pas la crise, c’est ce qu’il pourrait chanter vu sa prestation salée. La victime est une dame gentille, qui n’est pas dans le conflit. Pour le chantier, elle dit pourquoi pas. Les montants à plusieurs reprises sont facturés. Ma cliente s’interroge. Aujourd’hui, on ne juge pas le travail du prévenu, mais la manière dont il a présenté cette prestation tarifée de manière anormale», remarque Me Sonia Hadot-Maison, avocate de l’octogénaire.
«Mon client travaille effectivement de manière artisanale. C’est un artisan déclaré. Il y a une victime de 81 ans. J’entends, je vois qu’il y a pu avoir un démarchage abusif. Il a pu paraître agressif. Est-ce que ça doit lui interdire de ne plus exercer sa profession», interroge Me Luc Mazars, avocat du prévenu. Le tribunal a condamné David E à deux mois de prison avec sursis.

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