dimanche 9 mars 2014

Jugement attendu dans le procès des aspirants jihadistes

Le tribunal correctionnel de Paris rendra son jugement lundi dans le procès de quatre aspirants jihadistes et des quatre membres de leur groupe de soutien, poursuivis pour association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste. Le procureur a requis des peines allant de deux à sept ans de prison. Les quatre candidats présumés au Jihad armé dont un seul, Ibrahim Ouattara, est en détention provisoire, sont soupçonnés d'avoir tenté, en vain, en 2009 et 2010, de rejoindre des terres de Jihad au cours de plusieurs voyages à l'étranger. Ce groupe, qui gravitait autour des mosquées de la rue Myrha et de la rue Jean-Pierre Timbaud à Paris, est également soupçonné d'avoir facilité le départ pour la zone pakistano-afghane de deux jeunes Français, Matthieu Duchaussoir, alias Bilal le converti, et Weirdal Sitta, alias Abdelmalik, qui y ont trouvé la mort en mai 2011 dans un raid de l'armée américaine. La plus lourde peine, sept ans de prison, a sans surprise été requise à l'encontre d'Ibrahim Ouattara, Français d'origine malienne de 26 ans, converti à la sortie de l'adolescence, qui a tenté à plusieurs reprises de rejoindre des maquis jihadistes au Pakistan, en Afghanistan ou en Somalie, sans jamais y parvenir. "Je ne veux pas me défendre. Les sept ans, ils me conviennent, wallaou" (je vous assure), a lancé à l'issu des débats le prévenu, qui avait renoncé à être défendu par son avocat. A la barre, il n'a jamais renié ses convictions radicales et n'a pas hésité à faire l'éloge de Mohamed Merah. Contre les trois autres "candidats au jihad" qui ont comparu libres, le parquet a requis des peines de quatre, cinq et six ans de prison avec mandat de dépôt. A l'encontre des quatre membres de leur groupe de soutien, accusés de leur avoir envoyé de l'argent ou d'avoir transmis à leur demande des numéros de téléphone, le procureur a demandé aux juges de la 16e chambre correctionnelle des peines allant de deux à trois ans de prison parfois assorties du sursis. Les défenseurs des sept prévenus qui, sauf M. Ouattara, n'ont jamais touché une arme, combattu où que ce soit ni envisagé de construire une bombe, ont tous qualifié les réquisitions du parquet de "sévères". Parmi eux, les avocats des quatre membres du groupe de soutien ont réclamé la clémence du tribunal, assurant que leurs clients avaient agi par amour ou amitié.

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