jeudi 18 avril 2013

Carcassonne. Il s'évade en coupant son bracelet électronique

Placé sous surveillance électronique le 23 octobre pour une durée de trois mois, Anthony Vanhoutte, 20 ans, n'a pas supporté cette camisole. Le 29 décembre, le jeune homme cisaille son bracelet et devient de fait un évadé aux yeux de la justice. «Je ne supportais plus d'être chez ma mère, confesse le prévenu. Et puis j'avais besoin de rejoindre ma copine à Carcassonne, car elle est enceinte». La «cavale» d'Anthony s'achèvera le 3 avril dans les rues du chef-lieu après avoir été interpellé par les services de police. Et depuis quinze jours, il dort en prison. Poursuivi pour évasion, Anthony Vanhoutte devait également répondre de menaces de mort sur sa mère et sur son agent de probation. Selon la poursuite, le jeune homme, la veille de son arrestation, aurait adressé un singulier texto au fonctionnaire du SPIP (Service pénitentiaire d'insertion et de probation) le menaçant de le tuer s'il prévenait la police, accessoirement il propose même de le «sodomiser». Mais Anthony Vanhoutte est catégorique : il n'est pas l'auteur du SMS vengeur. Sa mère l'aurait écrit. Pour Me Charlotte Deloffre, si les faits d'évasion ne sont nullement contestables, la question des menaces de mort reste à prouver. «Sa mère n'a pas été entendue dans la procédure, indique l'avocate. Et le jour où le texto a été envoyé mon client se trouvait à Carcassonne et non à Bages. Quant aux bornes d'appel, aucune investigation n'a été menée».
Reconnaissant un «passé compliqué» au prévenu, Philippe Romanello, le vice-procureur de la République, rappelle qu'Anthony Vanhoutte est une «vieille connaissance» qui a «épuisé trois juges des enfants». Il est vrai que son casier judiciaire porte 14 mentions. Considéré comme «immature» mais pas «idiot» par le magistrat du parquet, celui-ci précise que le prévenu est lancé «à pleine vitesse sur l'autoroute du crime».
Une assertion dont se défend Me Charlotte Deloffre. «Les relations avec sa mère sont très compliquées, note l'avocate. Mais quel intérêt avait-il à envoyer des menaces ? Dans quelques jours, sa compagne va accoucher et à compter du 1er mai, il vient enfin de décrocher un contrat de travail à plein-temps dans le bâtiment».
Plaidoirie entendue au final. Hier, Anthony Vanhoutte a été relaxé des poursuites pour menaces de mort. En revanche, il a écopé de six mois de prison pour avoir coupé son bracelet. Une peine qui ne l'empêchera pas d'être libéré le 20 avril et peut-être d'assister à la naissance de son premier enfant.

http://www.ladepeche.fr/article/2013/04/18/1608213-carcassonne-il-s-evade-en-coupant-son-bracelet-electronique.html

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire